Nouvelle orthographe recommandée : c’est nouveau ?
La « nouvelle orthographe recommandée », plus connue sous le nom de « Réforme de l’orthographe », fait partie des programmes de formation depuis 1990. Comme son nom l’indique, elle n’est bien sûr jamais imposée. Elle vise à simplifier certaines règles d’orthographe lexicale mais ne touche pas à la logique grammaticale. L’orthographe est une matière enseignée depuis longtemps et mérite parfois de nous rafraîchir la mémoire.
Quelle place pour la nouvelle orthographe recommandée ?
Une polémique a surgi, en février dernier, sur les réseaux sociaux et dans les médias, concernant la « réforme » de l’orthographe. Alors, « pour » ou « contre » les rectifications orthographiques proposées par le Conseil Supérieur de la Langue Française ?
Les « contre » ressentent cette simplification comme une atteinte à notre culture.
Les « pour » la ressentent comme une chance de se débarrasser des nombreuses exceptions et bizarreries de cette langue française qualifiée par eux de « trop compliquée ».
L’Académie Française propose des modifications
L’Académie Française, chargée de normaliser et de perfectionner la langue française, rédige actuellement la 9ème édition du Dictionnaire. À chaque nouvelle édition, elle fait entrer des mots nouveaux et fait sortir les mots désuets.
La polémique de février a permis à l’Académie Française de rappeler les principes qui sont les siens depuis sa création en 1634 : Aucune institution ne peut imposer d’autorité l’orthographe d’un mot. L’usage est seul juge. Ensuite, l’académie a demandé à ce que ces rectifications soient soumises à l’épreuve du temps. Enfin, c’est l’usage de ces mots par chacun qui confirmera ou infirmera les modifications recommandées.
Voilà pourquoi, les 2 orthographes cohabitent depuis 1990 et cohabiteront encore de nombreuses années.
La nouvelle orthographe recommandée simplifie-t-elle le français ?
Cette réforme de l’orthographe, datant de 1990, simplifie certaines règles. Prenons quelques exemples : le trait d’union dans l’écriture des nombres, le pluriel des mots composés, les accents… Elle touche l’orthographe lexicale mais garde bien sûr la logique grammaticale.
Par exemple, la « nouvelle orthographe recommandée » permet de se fier davantage à la façon dont le mot est prononcé. La graphie « évènement » correspond plus à la prononciation du mot que la graphie « événement ». C’est l’usage prédominant de l’une des deux graphies qui fera peut-être, à terme, disparaître l’autre. Cette rectification est comparable à l’évolution du mot « français » qui autrefois s’écrivait « françois ». Pour tous les détails de cette réforme, consultez le site officiel.
L’objectif : Améliorer la qualité des écrits professionnels et la confiance en soi.
Dans les entreprises, la course à une meilleure qualité et une meilleure traçabilité des produits et services passe par un nombre d’écrits toujours croissant (mails, notes, comptes-rendus, …). Ainsi, il faut que chacun à son poste puisse, en autonomie, maîtriser sans hésitation les fondamentaux de l’orthographe afin de perdre le moins de temps possible à cette tâche. En effet, cette « course folle » est parfois source de stress, surtout pour les salariés qui se disent « nuls en orthographe ». Pour ceux-ci, les rectifications peuvent apparaître comme une difficulté de moins, une motivation pour s’inscrire, même si c’est bien la maîtrise de la grammaire et de la conjugaison qui constitue l’essentiel des sources d’erreurs.
Le temps de la formation est l’occasion pour les salariés de :
- faire le point sur les différents domaines maîtrisés et sur ceux nécessitant un réel [ré]apprentissage.
- revoir les règles indispensables au quotidien.
- s’approprier des techniques d’une relecture efficace pour gagner en assurance et en rapidité.
Les difficultés les plus fréquentes portent principalement sur les accords dont les participes passés, la conjugaison, les homonymes (leur/leurs, s’est/c’est, tout/tous…). L’orthographe lexicale pose généralement moins de problèmes.
Le programme : viser l’utile au quotidien
D’abord, les formations professionnelles en orthographe insistent davantage sur l’ « utilitaire » que sur l’« académique ». Inutile de parler de l’imparfait du subjonctif, je n’ai encore jamais rencontré de salariés qui aient eu besoin d’écrire un jour : « J’eusse aimé qu’ils prissent rendez-vous et qu’ils vinssent me voir rapidement ». Ensuite, une bonne orthographe, n’est pas le résultat d’une ingurgitation indigeste d’un mille-feuille de règles ou de conjugaisons mais bien celui d’une logique bien comprise. Les participants ne retournent pas sur les bancs de l’école, ils viennent chercher les repères qui leur font défaut dans la vie de tous les jours. Enfin, il n’est pas question de connaître toutes les règles d’orthographe dans les moindres détails. Il s’agit de bien maîtriser sans hésitation la logique de la langue française. Celle-là même qui régit pratiquement tous les accords.
Les salariés de plus en plus demandeurs de formations en orthographe. Quelles motivations ?
Les métiers évoluent, les écrits se multiplient, quels que soient les postes occupés ou les responsabilités les écrits sont quotidiens. Tous les salariés participant à ces formations s’accordent à penser que leurs écrits professionnels contribuent fortement à véhiculer leur image et celle de leur entreprise.
- Certains, globalement sûrs de leur orthographe, souhaitent simplement une « piqûre de rappel » afin de se rassurer sur certains points de grammaire ou de conjugaison précis dont ils ont oublié la règle. Quelques-uns, parmi ceux-là, engagés dans des associations d’aide aux devoirs, ou devenus grands-parents et souhaitant aider les enfants,
s’inscrivent pour pouvoir transmettre sans erreur la bonne règle. Leur motivation est plus personnelle que professionnelle. - D’autres ont des souvenirs plus confus et parfois doivent contourner les difficultés qu’ils rencontrent en changeant la tournure d’une phrase. Ils perdent du temps et restent avec un sentiment amer de ne pas connaître telle ou telle règle.
- D’autres encore, parfois grâce à l’impulsion donnée par un supérieur lors d’un entretien individuel par exemple, souhaitent en finir avec le malaise qu’ils éprouvent face aux mystères orthographiques qu’ils traînent depuis leur enfance.
En attendant la prochaine réforme d’orthographe, qu’on y soit favorable ou non, nous proposons :
- au responsable formation, de motiver les collaborateurs autour du sujet de l’orthographe
- aux salariés, de s’inscrire à une formation pour faire le point sur leurs compétences pour se rassurer et progresser dans le domaine.
Gisèle