Formation professionnelle : développement durable à tous les étages
J’ai eu récemment l’occasion de parcourir un rapport de France Stratégie (*), datant de janvier 2016, au sujet du développement durable. Ce document assez consistant présente, chiffres et statistiques à l’appui, une évaluation des effets induits par la mise en place de la RSE sur la compétitivité des entreprises.
En quoi consiste la RSE ?
Pour mémoire, la Responsabilité Sociale de l’Entreprise est un concept né dans les années 60. Elle désigne la prise en compte volontaire, par les entreprises, des préoccupations liées au développement durable (préoccupations sociales, environnementales et éthiques) dans leurs activités économiques comme dans leurs interactions avec toutes les parties prenantes, qu’elles soient internes (dirigeants, salariés, actionnaires, etc.) ou externes (fournisseurs, clients, etc.). Les mesures mises en place concernent les grands domaines d’intervention suivants : environnement et éthique, relations clients et fournisseurs, ressources humaines.
Les composantes de la dimension RH portent notamment sur la qualité des processus de formation des collaborateurs et de gestion de leurs compétences. Le rapport 2016 de France Stratégie met en exergue (données chiffrées et documentées en prime) l’impact positif des mesures déployées, sur la performance économique de l’entreprise. C’est en soi une information satisfaisante.
Comment maintenir un actif…actif ?
Mais qu’en est-il du développement durable de la carrière d’un actif, dans cette économie 2.0, voire 3.0 ? L’économie numérique appelle un changement en profondeur des habitudes et des comportements, des métiers et des fonctions, des connaissances et des compétences requises. La révolution induite est telle, que la formation professionnelle continue est plus que jamais une nécessité absolue pour permettre aux actifs de s’adapter toujours davantage, et toujours plus vite. Le salarié doit se préoccuper du développement durable de son employabilité s’il veut « garder sa place dans le trafic ». Les résistants ou les inaptes au changement semblent irrémédiablement condamnés à une forme de marginalisation ou d’exclusion professionnelle.
En amont du monde du travail, l’éducation nationale semble avoir intégré la nécessité d’inculquer aux futures générations les fondamentaux de la communication et du langage, omniprésents dans cette économie numérique. L’expression orale est même appelée à compléter la maîtrise des écrits. L’entreprise doit s’en inspirer, dans les parcours de formation élaborés (et concertés) à l’usage de tous ses collaborateurs.
Communiquer plus à condition de communiquer mieux !
Utiliser à bon escient les nouveaux codes de la communication relève autant du savoir-être que du savoir-faire, les deux piliers de la formation professionnelle continue. Plus que jamais, le « développement durable des actifs » d’aujourd’hui et de demain repose sur ce socle aussi nécessaire que logique, aussi indispensable qu’évident : comprendre et se faire comprendre, dans le respect et l’application de références et de règles communes et partagées, à l’oral…et à l’écrit.
Et puisque la RSE et France Stratégie démontrent et confirment les effets bénéfiques de la formation professionnelle continue sur les résultats économiques de l’entreprise, alors avançons, accélérons, intensifions le mouvement. A l’aube d’une énième réforme annoncée cette semaine par le gouvernement (plus de 30 milliards d’euros à allouer !!!), aménageons le développement durable à tous les étages.
(*) France Stratégie, laboratoire d’idées public dépendant des services du Premier Ministre, a pour mission d’éclairer les choix collectifs. Son action repose sur quatre métiers : évaluer les politiques publiques ; anticiper les mutations à venir dans les domaines économiques, sociétaux ou techniques ; débattre avec les experts et les acteurs français et internationaux ; proposer des recommandations aux pouvoirs publics nationaux, territoriaux et européens. Pour enrichir ses analyses et affiner ses propositions, France Stratégie s’attache à dialoguer avec les partenaires sociaux et la société civile.
Jean-Renaud Plas